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Economie de la contribution

Ce billet donne quelques pistes de lecture d’un article récent issu d’une interview récente de Bernard Stiegler, Philosophe de son état, qui vient de fêter ses 60 ans le 1er avril (sic !).

L’article est disponible ici. Je souhaite simplement ici détailler quelques idées de son riche article qui “donne à penser”.

“Ce que l’on appelle humain c’est la vie technicisée”

Bernard Stiegler propose cette définition de l’Homme, je crois centrale dans sa vision des choses.

Dit autrement, ce qui différencie l’homme des autres espèces, c’est le fait qu’il sache mettre au point des techniques, et construire des outils, un artisanat, une industrie. En retour, l’évolution des techniques entraîne celle de l’économie et des valeurs sociales et structure l’ensemble de la société.

La technique ne peut d’une certaine manière pas être dissociée de l’Homme. Elle en est un constituant fondamental.

“Le problème ce n’est pas l’industrie, c’est la manière dont on la gère”

Bernard Stiegler explique qu’avec 8 milliards d’individus, on ne sait pas faire sans industrie. L’industrie ne doit pas être vue comme la responsable de tous les maux actuels, mais il y a bien à inventer une autre société industrielle, gérée différemment. Aujourd’hui elle est gérée d’une manière très particulière, nuisible : elle est sous l’hégémonie du capitalisme financier. La fin des années 70 marque le début de la désindustrialisation de l’occident (Thatcher en Grande-Bretagne, Reagan aux USA), qui se tourne alors vers le marketing et la spéculation financière totalement dérégulée, sous l’impulsion de l’école de Chicago. C’est ce système qui touche ses limites depuis 2008. Ce système s’illustre par cette idée :

“Le marketing détruit tous les outils du savoir”

Le marketing s’appuie sur une connaissance importante du fonctionnement conscient et inconscient de l’homme, et l’installe dans un désir de satisfaction immédiate et de pulsion infantile : je veux tout, tout de suite, et pour moi. Ces pulsions détournent les hommes de choses réalistes, moins court terme, tournées vers les autres, réflexives sur le vivre ensemble : l’acquisition de connaissances et l’éducation, la recherche et les institutions de santé, la sécurité sociales,  les corps intermédiaires (syndicats, partis politiques, institutions), etc…

D’ailleurs les gens le sentent bien : on vit une époque de pessimisme ambiant, quasiment partout dans le monde, ce pessimisme  fait consensus  : quelque part ça va fondamentalement mal et nous ne nous sentons plus maîtres de notre destin.

“La révolution Numérique créée une situation nouvelle sur le plan politique et économique”

Internet est une industrie, c’est celle de l’écriture. Google possède des millions de serveurs, qui consomment une part significative de l’électricité mondiale. Cette industrie du savoir et de l’écriture permet d’être optimiste et de penser collectivement au prochain modèle industriel : elle permet également de se projeter collectivement dans une

“Économie de la contribution”

Selon Bernard Stiegler, c’est l’économie de demain car elle seule est rationnelle. Elle s’est développée dans le logiciel, qui est aujourd’hui un modèle qui va de plus en plus vers le contributif. Les grandes entreprises des nouvelles technologies aujourd’hui reposent intrinsèquement sur ce modèle…

Pour aller plus loin

Voilà quelques idées forces, que j’ai tenté de résumer et d’expliquer avec des mots simples, en espérant vous avoir donné envie de consulter l’article original : http://www.bastamag.net/article2202.html

Bernard Stiegler : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Stiegler, http://arsindustrialis.org/les-pages-de-bernard-stiegler

L’économie de la contribution en vidéo : http://www.dailymotion.com/video/xb8zac_vers-une-economie-de-la-contributio_shortfilms

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